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UN AMOUR DE TROC | LA SECONDE MAIN D’ÉPOQUE

Nous voilà cette semaine dans une ville nouvelle, Rennes la caractérielle. La capitale bretonne semble être une belle ville de fripes avec de nombreuses adresses. Nous allons découvrir l’univers du dépôt-vente Un amour de troc, boutique pionnière qui a ouvert, il y a de ça, plus de deux décennies.

Les époques, Un amour de troc les a traversées puisque la boutique a posé son enseigne de seconde main il y a déjà 23 ans dans le centre ville rennais. C’est la plus vieille adresse de vêtements d’occasion de la rue. En plus de vingt ans, les habitudes de consommation et le marché de la seconde main ont énormément changé, cependant Chrystelle, la responsable de la boutique, est toujours à l’oeuvre et compte encore sur sa fidèle clientèle. Preuve d’une expertise et d’un service de qualité ? Très certainement !

Cette jolie boutique trône sur la rue Saint-Melaine. D’apparence très soignée, elle peut ressembler à un magasin de prêt-à-porter traditionnel tant le lieu est ordonné et la sélection fine. Toutefois les articles suspendus au plafond ainsi que la diversité des pièces ne trompent pas, c’est bel et bien une boutique de vêtements de seconde main !

Ces fameux articles suspendus témoignent d’une identité propre et attirent la curiosité lorsqu’on les aperçoit. Les plus jeunes clientes provenant des facultés alentours l’affirment, la boutique Un amour de troc est une friperie ! Non mesdames, c’est bien un dépôt-vente. La distinction reste importante bien que tous deux vous proposeront des vêtements de seconde main. Ici, les habits proviennent des fidèles clientes de Chrystelle.

La gérante et fondatrice du lieu peut s’appuyer sur l’aide précieuse de Gwenaelle, vendeuse dans la boutique depuis déjà plus de 10 ans. Vous l’avez peut-être croisée ou bien ça ne saurait tarder. Un amour de troc, c’est donc deux femmes passionnées par le beau et le durable, par la seconde main. Pars à leur rencontre, tu n’en seras que ravi.

Saviez-vous que dans le passé les dépôts-ventes étaient appelés les “Décrochez-moi ça” du fait de leurs articles pendus au plafond. Ceci faute de place qui présente néanmoins l’avantage d’une belle exposition aux yeux des clients. Les textes d’époque en témoignent :

En un mot, mes chères cousines, en un mot, le grenier ? C’est le décrochez-moi ça des générations précédentes… (Germaine Acremant, 1922).

tandis que la belle toilette de madame Lorilleux, les effilés de madame Lerat, les jupes fripées de mademoiselle Remanjou, mêlaient les modes, traînaient à la file les décrochez-moi-ça du luxe des pauvres. — (Émile Zola, 1877)

Chrystelle n’était à priori pas destinée à la seconde main mais plutôt à un avenir de lettres. Elle trouve son plaisir dans l’engagement que son travail représente tout autant que dans les découvertes quotidiennes, chaque vêtement qui croise sa route lui conte son histoire à qui elle offre de nouvelles pages. 

Originaire de Metz et Nancy, deux villes où il y avait beaucoup de dépôts-ventes et peu de fripes. La culture des vêtements de seconde main y est bien développée, elle a rapidement pris l’habitude de s’habiller dans les bourses aux vêtements ainsi que dans les dépôts-ventes.

Titulaire d’un diplôme de bibliothéquaire dont la valeur sur le marché du travail était décevante elle décida que le moment était propice pour le changement ! Elle se lança dans l’aventure de la seconde main. La boutique a d’abord ouvert pour la seule réception des dépôts, le temps nécessaire pour rencontrer sa clientèle et pour se constituer un stock. Le magasin et les vêtements proposés ont rapidement plu, depuis cette période, chaque jour a participé à écrire l’histoire d’Un amour de troc.

Au début, c’était une autre époque. Les jeunes femmes ne fréquentaient pas la boutique, elles recherchaient les vêtements de marque. Les friperies n’étaient pas tendances, elles étaient considérées comme marginales et dans la lignée des chiffonniers, ce qui revêtait une connotation négative.

Le rapport aux vêtements est différent ! Le nombre de dépôt vente a diminué, selon un professionnel du milieu, il y a toujours de l’intérêt mais le travail de gestionnaire de boutique nécessite beaucoup de rigueur et peu de personnes tiennent le coup.

Je me détache un peu de la mode, fut un temps, je rêvais d’assister à un défilé de haute couture, je m’en éloigne désormais. Au quotidien, j’apprécie les pièces pour leurs beautés. Un vêtement est porté sur une durée très courte, mon travail en tant que dépôt-vente encourage à augmenter la durée de vie d’une pièce. Chaque jour est unique, l’aspect chasse aux trésors et la découverte des pièces à leur arrivée procure toujours autant d’excitation. Autrement, j’adore déambuler dans les grands salons où les petits créateurs s’opposent aux grandes enseignes.

Chrystelle gérante de la boutique Un amour de troc

Le magasin accepte environ 30% de ce qu’on lui ramène, le reste est conseillé d’être apporté en ressourcerie.

On récupère énormément de vêtements, lorsque les clientes souhaitent s’en débarrasser, on amène soit à la belle déchette soit à Emmaüs.

Les clientes sont nombreuses avec des profils variés. Elles sont un peu à l’image des pièces de la boutique. Les motivations peuvent être très différentes, aussi bien écologiques qu’économiques.

Le magasin propose un rayon vintage dans la boutique, ces pièces sont recherchées c’est normal que l’offre s’adapte à la demande.

Dans la boutique, ce n’est pas rangé par taille sauf pour les pantalons, c’est rangé par type, par couleur et par imprimé. Concernant les robes il y a la longueur de manche qui est prise en compte.

A propos de la politique des ventes, la boutique applique le principe du 50 – 50, pour les pièces plus cher c’est 2/3 – 1/3.

Un amour de troc connaît tous les qualificatifs, troc, dépôt-vente et désormais c’est une fripe !

Toutes les infos sur le dépôt-vente Un amour de troc ici !

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Gif de fin ! Par Chrystelle